Travail, soleil et canicule :nos conseils de prévention

Les salariés qui travaillent en plein air exposent leur peau au rayonnement du soleil de manière prolongée. Cette activité entraine des risques pour la santé : des moyens de prévention sont à déployer.

Les effets du soleil

Le soleil apporte de nombreux bienfaits :

• chaleur ;
• bien-être ;
• amélioration de l’humeur ;
• production de vitamine D indispensable au métabolisme phosphocalcique ;
• bronzage ;
• effet bénéfique sur certaines maladies.

Mais le soleil a aussi des effets néfastes sur la santé…

Les risques de la chaleur sur l’organisme

Fatigue, sueurs abondantes, nausées, maux de têtes, vertiges, crampes… peuvent être les symptômes d’une déshydratation, d’une insolation ou d’un coup de chaleur.

La chaleur augmente les risques d’accident du travail car elle conduit à une baisse de la vigilance et un ralentissement du temps de réaction.

Les risques du soleil pour la peau

• coups de soleil ;
• vieillissement accéléré de la peau ;
• cancers cutanés :
• carcinomes cutanés : les plus fréquents, ils siègent sur les parties découvertes (visage, oreilles, cou, mains…) ;
• mélanomes : beaucoup plus graves, ils peuvent métastaser c’est-à-dire disséminer dans d’autres organes ;
• effet photosensibilisant (réaction allergique se manifestant par une éruption cutanée ou un coup de soleil grave) avec certains aliments (céleri, figue, persil, panais, fenouil, aneth, moutarde…), plantes (écorces d’agrumes), produits cosmétiques (parfums, savons…) et de nombreux médicaments.

Infrarouges et ultraviolets

Le rayonnement solaire est fait d’infrarouges (IR) et d’ultraviolets (UVA, UVB et UVC).

Les IR traversent la peau jusqu’à l’hypoderme (couche profonde de la peau) : ils ont une action calorique bienfaisante, mais leur excès peut entraîner un coup de chaleur et une insolation.

Les UVA, pratiquement constants du lever au coucher du soleil, atteignent les couches profondes de la peau et induisent le vieillissement prématuré de la peau, des allergies solaires et une stimulation du bronzage à dose élevée. Leur action est lente et cumulative. Ils traversent le verre d’une vitre.

Les UVB pénètrent dans l’épiderme, provoquent les coups de soleil et stimulent le bronzage. Ils sont arrêtés par le verre d’une vitre et varient avec l’environnement en fonction :

• de l’heure de la journée : plus le soleil est haut dans le ciel, plus le rayonnement UV est important ; c’est à midi (heure solaire) que le rayonnement est maximal ;
• de la latitude : plus on se rapproche de l’équateur, plus le rayonnement UV est intense ;
• de la météo : le rayonnement UV est maximal lorsque le ciel est sans nuages ; mais l’exposition solaire sous un ciel nuageux peut tout de même entraîner un coup de soleil ;
• de l’altitude : l’intensité des UV augmente de 10 à 12% tous les 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer ;
• de la réflexion par le sol : la neige réfléchit 82% du rayonnement solaire, le sable sec 17%, l’eau 5% et l’herbe 3%.

Les UVC, théoriquement les plus dangereux, sont arrêtés par la couche d’ozone stratosphérique de la Terre.

Les travailleurs les plus exposés

Ce sont :

• toutes les personnes travaillant en plein air ;
• les chauffeurs de poids-lourds, les chauffeurs-livreurs (les UVA traversant le verre des pare-brises) ;
• les travailleurs exposés à des rayonnements artificiels (soudeurs, chaudronniers, imprimeurs, employés de certains secteurs professionnels : médical, agroalimentaire…). 

Comment se protéger ?

• Connaître la sensibilité de sa peau au soleil : en règle générale, plus la peau est claire, plus elle est sensible aux coups de soleil.
• Se renseigner sur l’indice UV du jour, dans sa région :  www.meteo.fr
• Éviter, si possible, l’exposition au soleil quand il est le plus haut : entre 11h et 15h en France (heures solaires).
• S’exposer au soleil progressivement : les premiers jours, protéger sa peau au maximum.
• Porter des vêtements amples et couvrants aux heures d’ensoleillement maximum :-
  – en mélange polyester et coton (le polyester offre une très grande protection contre les UVB mais inférieure à celle du lin ou de la viscose pour les UVA) ;
  – ou bien en coton ou lin, fibres perméables à la transpiration donc plus confortables en cas de forte chaleur ;
  – de couleur sombre (pour éviter le passage des utraviolets), et bien secs (un tissu sec est plus protecteur qu’un tissu humide).
• Porter un chapeau à large bord et un protège-nuque.
• Porter des lunettes de soleil filtrant les UV.
• Rechercher l’ombre et utiliser éventuellement un parasol (qui ne protège que du rayonnement direct mais n’offre aucune défense contre les rayons réfléchis par le sable, par exemple).
• Utiliser une crème solaire adaptée à la fragilité de sa peau, à la circonstance (altitude, latitude, heure de la journée, météo…).

Choisir sa crème solaire

Une crème solaire agit en complément (et non à la place) des autres moyens de protection.

Elle n’est pas destinée à augmenter le temps d’exposition.

Chaque écran solaire doit afficher son coefficient de protection dénommé FPS (facteur de protection solaire) : cet indice mesure la protection contre les UVB.

L’abréviation FPS est suivie d’un nombre : 15, 30, 50. Cet indice est le rapport entre le temps nécessaire pour être victime d’un coup de soleil avec ou sans écran solaire. Ainsi, un FPS de 30 indique qu’on peut, en théorie, s’exposer au soleil 30 fois plus longtemps sans avoir de coup de soleil.

Le terme « écran total » n’a pas de raison d’être, puisqu’il n’existe aucun écran solaire capable de filtrer 100% des UV.

Un produit solaire portant en plus le logo UVA apporte l’assurance d’une protection optimale contre les UV.

Comment appliquer sa crème solaire ?

• Appliquer la crème solaire 15 à 20 minutes avant l’exposition.
• Étaler la crème suivant des mouvements circulaires sur toute la peau exposée, en couche épaisse, jusqu’à ce qu’elle pénètre l’épiderme.
• Ne pas oublier les oreilles, les creux des genoux et des coudes, les aisselles, le dessus des mains et des pieds.
• En plein été, en cas de peau pâle, d’exposition de longue durée et de vêtements clairs ou fins, appliquer la crème solaire sur tout le corps avant l’habillage.
• Appliquer en quantité suffisante : 2 mg/cm², soit 35 g pour le corps entier, soit l’équivalent de 6 ou 7 cuillères à café pour une personne de corpulence moyenne.
• Renouveler l’application toutes les 2 heures et après toute activité physique, sudation intense ou baignade.
• Si un anti-moustiques est utile simultanément :
  – éviter les produits « deux-en-un » ;
  – appliquer d’abord l’écran solaire puis, 20 minutes plus tard, l’anti-moustiques.

Les cabines de bronzage : inutiles et dangereuses

Les acteurs de santé publique, notamment l’Institut national du cancer, déconseillent vivement d’utiliser des cabines UV au prétexte de préparer sa peau au soleil : ces appareils exposent à un risque de cancer de la peau.

Les séances d’UV artificielles sont inutiles car les cabines ne délivrent que des UVA — avec une puissance très supérieure au rayonnement solaire naturel. Or, ce sont les UVB qui permettent l’épaississement cutané temporaire qui protège la peau. Ce sont également les UVB qui permettent la synthèse de la vitamine D.

Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le risque de mélanome est augmenté de 60% chez une personne qui a commencé à bronzer en institut avant 30 ans. Même occasionnelle, une exposition aux rayons artificiels augmente le risque de cancer.

Agir en prévention sur le lieu de travail

L’exposition au soleil étant, dans certaines circonstances et pour certains métiers, un risque professionnel, l’employeur concerné doit le faire figurer dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).

L’employeur doit :

• informer les salariés des risques d’une exposition au soleil au moyen de flyers, d’affiches, de plaquettes de communication, de séances de sensibilisation ;
• mettre à la disposition des travailleurs exposés des moyens de protection : abris, tentes, barnums, zones de repos à l’abri du soleil, vêtements protecteurs, couvre-chefs, lunettes de soleil, crèmes de protection solaire ;
• mettre à disposition des travailleurs de l’eau pour s’hydrater ;
• organiser les horaires de travail afin d’éviter les heures d’ensoleillement important ;
• proposer des pauses régulières à l’abri du soleil ;
• encourager les salariés à consulter régulièrement un dermatologue pour faire vérifier leur peau et leurs éventuels grains de beauté.