Prévenir les chutes sur les lieux de travail

Les chutes de hauteur représentent, en France (sources : INRS et Assurance maladie) : 

• la deuxième cause d’accidents mortels liés au travail après le risque routier ; 

• 21% du total des décès consécutifs à des accidents du travail ou à des maladies professionnelles ; 

• deux tiers des décès consécutifs à une chute ; 

• la 3ème cause d’invalidité permanente et d’arrêts de travail. 

Les chutes de plain-pied représentent : 

• la 2ème cause des accidents du travail après les manutentions manuelles ; 

• 11% de l’ensemble des accidents du travail ; 

• 15% des incapacités permanentes les plus graves. 

Tous les secteurs d’activité sont impactés et, plus spécifiquement, les entreprises de taille moyenne (employant de 30 à 49 salariés). 

Les chutes ne sont pourtant pas une fatalité : la mise en place d’actions de prévention permet de réduire les risques. Suivez nos conseils ! 

Chutes de hauteur : de quoi parle-t-on ? 

L’existence d’une dénivellation est une condition pour définir une chute de hauteur. Il s’agit de la chute d’une personne qui travaille en position élevée ou surélevée, à proximité d’une zone en contrebas. Elle peut être aussi consécutive à un déséquilibre qui entraîne un impact brutal du corps sur le sol. 

Les situations dangereuses à identifier 

• Accès et/ou travail dans des zones en contrebas : sous-sol, quai, fosse, cuve, trémie, trappe… 

• Accès et/ou travail dans des zones en partie haute : armoire, étagère, maintenance d’une machine ou d’un éclairage, toiture, travail sur cordes, élagage… 

• Utilisation de dispositifs mobiles : échelle, escabeau, échafaudage… 

• Utilisation de moyens de fortune : chaise, carton, empilement d’objets divers… 

Les salariés les plus concernés 

Il s’agit des jeunes salariés, des nouveaux embauchés (CDI, CDD, intérimaires…) et des apprentis, qui ont environ 50% d’accidents en plus par rapport à la moyenne des autres salariés. Ils sont vulnérables pour plusieurs raisons : 

• Une conscience insuffisante des dangers liés à leur nouveau poste. 

• Une méconnaissance de la prévention des risques professionnels liés à cette nouvelle activité. 

• Des difficultés à se projeter dans le futur en termes de santé, particulièrement pour les jeunes qui ont une tendance accrue à la prise de risques. 

L’accueil d’un salarié est de la responsabilité de l’entreprise : il doit être organisé, en particulier sur le volet de la santé et de la sécurité au travail. 

Les chutes de plain-pied : de quoi s’agit-il ? 

Il s’agit des chutes par glissade, trébuchement, faux-pas et autres pertes d’équilibre, y compris si la victime a pu rétablir son équilibre sans chute réelle. Elles peuvent se produire sur une surface plane ou présentant un petit dénivelé : sur un trottoir, une petite marche, un plan incliné.  

Trop souvent perçues comme étant inévitables et de caractère bénin, les chutes de plain-pied touchent tous les secteurs d’activité. Elles sont plus fréquentes que les chutes de hauteur et peuvent avoir de lourdes conséquences tant pour les salariés que pour les employeurs. Elles peuvent être prévenues au même titre que les chutes de hauteur. 

Les situations dangereuses à identifier  

• Déplacement sur un sol dégradé, inégal, boueux, sableux, glissant… 

• Déplacement avec présence d’obstacles : outils, câbles électriques… 

• Mouvement sur une zone d’intervention exiguë ou d’accès difficile. 

• Déplacement avec un trouble de l’attention ou de la vigilance : utilisation du téléphone portable, alcoolisation, prise de médicaments, drogues… 

Comment prévenir les risques de chutes ?  

La mise en place d’actions de prévention, à la fois techniques, organisationnelles et humaines, permet de réduire les risques. 

Quel que soit le type de chute, la démarche de prévention doit être conduite : 

• dès la conception d’un lieu ou d’un équipement de travail ; 

• dans l’analyse du poste de travail ; 

• dans l’analyse du mode opératoire pour les travaux d’installation et de maintenance. 

Prévenir les chutes de hauteur 

– Éviter autant que possible le travail en hauteur : par exemple, façonner, assembler ou peindre des pièces au sol avant de les monter.  

– Prévoir des prises et des appuis sécurisés sur tout dispositif d’accès en hauteur. 

– Soigner l’éclairage des zones dangereuses. 

– Prévoir des installations permanentes ou des équipements temporaires stables et adaptés à l’activité : organisation des circulations, escaliers, passerelles, échafaudages, plateformes sécurisées, tours d’accès, appareils de levage… 

– Utiliser des équipements de protection collective : garde-corps de hauteur suffisante avec filets de protection, lignes de vie, mains courantes, rampes, nez de marches antidérapants… 

– Prévoir des paliers de repos selon la hauteur d’ascension. 

– Privilégier les installations permanentes par rapport à des équipements temporaires. 

– Interdire à ses salariés d’utiliser des moyens de fortune (chaises, tables…). 

– Interdire l’utilisation d’échelle, d’escabeau, de marchepied comme poste de travail sauf pour des travaux de courte durée, non répétitifs avec un risque évalué faible. 

– Interdire l’utilisation de techniques d’accès et de positionnement au moyen de cordes, sauf dans des cas particuliers où le risque est évalué faible. 

– Faire monter et démonter des échafaudages par une personne compétente et formée. 

– Rendre exceptionnel et limité le port de charges en hauteur. 

– Adapter l’activité aux conditions climatiques. 

– Éviter le travail isolé : le cas échéant, prévoir un système de communication et des dispositifs d’alarme. 

– Fournir, former à l’utilisation et faire porter aux salariés des équipements de protection individuelle adaptés : harnais antichute, point d’ancrage, longe avec absorbeur d’énergie, casque, chaussures de sécurité antidérapantes… 

– Informer, sensibiliser les salariés sur les risques professionnels et leurs conséquences sur la santé, sur les règles de circulation dans l’entreprise, sur les consignes de sécurité. 

– Former régulièrement ses salariés : au montage-démontage des échafaudages, au travail avec cordes, à l’utilisation des équipements de protection individuelle… 

– Vérifier régulièrement la conformité et l’entretien des matériels, équipements de protection individuelle, dispositifs d’accès en hauteur et antichute. 

– Tenir compte de l’âge du salarié et respecter la législation : certains travaux sont interdits ou réglementés pour les jeunes de 15 ans à moins de 18 ans. 

Prévenir les chutes de plain-pied 

– Privilégier les sols antidérapants. 

– Délimiter les zones piétonnes. 

– Fixer les moquettes et autres revêtements au sol (tapis…). 

– Installer des goulottes pour le passage des câbles. 

– Éclairer et signaliser les zones de circulation dangereuses : sol glissant, nettoyage en cours… 

– Renforcer l’éclairage dans les passages délicats en privilégiant les détecteurs de présence. 

– Signaliser ou supprimer les petites pentes et marches isolées. 

– Pour l’accès et la circulation dans les zones à risque élevé, fournir et faire porter aux salariés des équipements de protection individuelle adaptés : chaussures antidérapantes, casque de protection… 

– Établir des procédures concernant les moyens de rangement, les équipements de 

nettoyage, les signalétiques temporaires. 

– Imposer l’ordre et la propreté de l’environnement de travail, l’enlèvement immédiat des objets qui encombrent le sol, le dégagement des zones de circulation, le nettoyage immédiat des épandages de produits… 

– Faire entretenir et réparer régulièrement les sols.  

– Exiger le respect de consignes : interdire les multitâches et la consultation du téléphone portable en marchant. 

– Informer, sensibiliser les salariés sur les règles de circulation dans l’entreprise et sur les 

consignes de sécurité.