Selon le baromètre 2019 de la communauté d’opticiens Expert en Santé Visuelle, réalisé sur un échantillon de 1 000 personnes salariées de plus de 18 ans, sept Français sur dix déclarent ressentir une fatigue visuelle à la fin de leur journée au bureau.
Maux de tête et picotements des yeux
La fatigue visuelle se caractérise par des maux de tête, des picotements ou une irritation des yeux, un larmoiement ou un assèchement de l’œil, une rougeur oculaire, une lourdeur des globes oculaires, une vision floue, allant jusqu’à la sensation de brûlure, de tension oculaire, la photophobie, la vision double.
Les causes peuvent être des troubles visuels préexistants, révélés par l’utilisation des écrans. Mais cette fatigue est due, le plus souvent, à la répétition et à la prolongation d’efforts d’accommodation visuelle. En outre, le salarié, face à son écran, a tendance à cligner moins souvent des paupières et à écarquiller les yeux, ce qui engendre une hyper évaporation des larmes.
La fatigue visuelle est accentuée en cas de défaut d’ergonomie du poste de travail : mauvais positionnement de l’écran par rapport aux yeux, par rapport à la lumière naturelle ou aux sources d’éclairage artificiel, présence de reflets gênants sur l’écran…
Nos conseils de prévention
Dans les locaux
- Privilégier les sources de lumière essentiellement naturelles.
- Positionner les écrans perpendiculairement aux fenêtres : en cas d’impossibilité, prévoir des stores à lamelles horizontales.
- Privilégier un travail sur écran à fond clair.
- Installer un éclairage artificiel ni trop intense, ni trop faible : de 300 à 400 lux.
- Si l’interface de l’écran est nécessairement sombre, installer un éclairage de 200 à 300 lux.
- Utiliser des LED « blanc chaud » à 2700 K (degrés Kelvin).
- Éviter les LED « lumière du jour » : ils émettent une lumière majoritairement bleue, avec un pic centré sur le bleu le plus toxique, à plus de 6500 K.
- Bien orienter la ventilation : un poste de travail ne doit pas trouver place sous le flux direct de l’air sec d’une climatisation.
- Équilibrer l’hygrométrie de l’air : l’installation de plantes vertes fait augmenter le taux d’humidité de l’air dans un local.
Sur le poste de travail
- Adapter la taille de l’écran à la tâche du salarié.
- Installer l’écran à la bonne hauteur : son bord supérieur doit atteindre la hauteur des yeux ; un ordinateur portable doit être installé sur un rehausseur.
- Prévoir un écran orientable, régulièrement nettoyé.
- Positionner l’écran afin d’éviter les reflets.
- Activer la fonctionnalité « anti lumière bleue » sur l’écran d’ordinateur et/ou le smartphone.
- Ménager une distance œil-écran inférieure à 50 cm (la longueur des bras) : en cas d’affichage d’images (surveillance vidéo, par exemple), la distance œil-écran doit être égale à 4,5 fois la diagonale de l’image.
- Préconiser une taille de caractère suffisante à l’écran et des textes affichés sur un fond clair : comme sur un document en papier.
- Recommander l’utilisation de 2 ou 3 couleurs maximum à l’écran : le bleu est à éviter de préférence, car plus difficile à percevoir.
- Préconiser une hydratation régulière, voire l’usage de « larmes artificielles ».
Dans l’organisation du travail
- Préconiser une utilisation raisonnée des écrans.
- Recommander des pauses visuelles régulières : regarder au loin le plus souvent possible.
- Préférer des interruptions fréquentes mais courtes : proposer la règle des 20/20/20 (une pause toutes les 20 minutes pour une durée de 20 secondes, pendant laquelle on cligne des yeux 20 fois).
En matière de sensibilisation
- Encourager le dépistage des troubles visuels ; 25 % des personnes qui devraient porter des lunettes ou des lentilles ne le font pas, et 27 % disposent d’un matériel mal adapté.
- Informer que les lunettes anti lumière bleu n’ont pas démontré une réelle efficacité.
