Ces conditions inhabituelles de chaleur induisent des effets sur la santé, tels que des nausées, des maux de tête, des vertiges, ou encore la déshydratation et le coup de chaleur qui peuvent être mortels. Santé Publique France a recensé, en 2024, 11 accidents du travail avec décès en lien possible avec la chaleur, dont 6 dans le milieu de la construction et des travaux.
Que doit faire l’employeur face aux fortes chaleurs ?
Afin d’assurer la sécurité de ses collaborateurs et protéger leur santé, il doit mettre en place un plan de prévention adapté en lien avec les salariés concernés, les représentants du personnel et le service de prévention et de santé au travail ACMS. Santé Publique France recommande de débuter les campagnes de communication à l’avance, afin de sensibiliser aux risques et de former aux gestes de protection et de premiers secours.
Quelle est la température d’alerte ?
Le Code du travail ne fixe pas de température maximale au-delà de laquelle le travail serait interdit, mais l’INRS considère que les risques pour les salariés sont présents au-delà de 30°C pour une activité sédentaire, et 28°C pour un travail nécessitant une activité physique. Ces chiffres sont indicatifs car d’autres facteurs sont susceptibles d’intervenir.
Parmi eux :
- l’environnement de travail : humidité, déplacements d’air ;
- l’organisation du travail : opportunités de prendre des pauses dans un endroit frais, approvisionné en boissons rafraichissantes ;
- les caractéristiques de l’activité : charge physique de travail, tenue de travail ;
- les spécificités individuelles : acclimatation, antécédents, traitements…
Quelles sont les démarches à réaliser dans le cadre d’une protection collective ?
- Évaluer les risques et les transcrire dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) qui sera mis à jour au moins une fois par an.
- Combattre les risques à la source en mettant en œuvre les mesures de prévention adéquates et donner les instructions appropriées aux salariés.
- Identifier les personnes à risque :
les travailleurs en extérieur sans possibilité de se protéger du soleil, ainsi que ceux qui fournissent des efforts physiques intenses, qu’ils soient à l’extérieur ou en intérieur ;
les professionnels exposés à de fortes chaleurs dans leur environnement de travail comme les teinturiers, blanchisseurs, cuisiniers, mineurs, employés des hauts fourneaux, etc, notamment lorsqu’ils doivent porter des équipements de protection individuelle (EPI) lourds ou encombrants ;
les personnes travaillant dans des locaux mal isolés ou mal ventilés qui ne permettent pas une évacuation efficace de la chaleur ;
les femmes enceintes, ainsi que les personnes souffrant de pathologies chroniques pouvant nécessiter un traitement médicamenteux susceptible d’accentuer les effets de la chaleur. Il est fortement recommandé à ces dernières de consulter leur médecin traitant, leur médecin du travail ou un professionnel de santé afin d’envisager si nécessaire une adaptation du traitement. L’automédication est à proscrire.
S’informer et rester vigilant :
Consulter la veille quotidienne disponible pour chaque département du 1er juin au 31 août : https://vigilance.meteofrance.fr/fr/canicule
- Vérifier régulièrement la température.
- Installer des ventilateurs et climatiseurs dans les locaux et certains engins de chantier.
- Prévoir des stores et des zones ombragées
- Offrir un accès à l’eau ou à des boissons fraîches à proximité des postes de travail.
- Former et informer les salariés aux mesures d’urgence (savoir reconnaître le coup de chaleur, alerter et pratiquer les gestes de premiers secours).
- Signes d’alerte du coup de chaleur : température élevée (39°5 – 40°C), vertiges, maux de tête, fatigue, maladresse et difficulté de coordination, nausées et vomissements, soif intense…
Gestes d’urgence :
- Transporter immédiatement la personne à l’ombre et au calme, la déshabiller et la rafraîchir en appliquant des serviettes humides imbibées d’eau froide sur la tête et le cou, lui faire boire beaucoup d’eau.
- Éviter le paracétamol, inefficace dans cette indication et toxique pour le foie.
- Envoyer quelqu’un chercher très rapidement le défibrillateur automatique si vous en avez un à disposition.
- Appeler immédiatement les secours (15 ou 112).
Aménager ou organiser les postes de travail :
- Adapter les horaires de travail et inciter à éviter l’exposition au soleil entre 11h et 15h
- Tenir compte de l’acclimatation des salariés à la chaleur qui demande en moyenne 7 jours.
- Réduire les activités physiques lors des heures les plus chaudes.
- Déconseiller le travail isolé et privilégier le travail en équipe.
- Imposer des pauses régulières dans des lieux climatisés ou ombragés.
- Encourager vivement les salariés à boire régulièrement de l’eau fraîche.
Bien équiper ses salariés
- Conseiller des vêtements légers (en lin, coton ou lyocell) amples et clairs, et rafraichissants (vestes, gilets, débardeurs, T-shirts, shorts…) ou respirants et anti-UV, et un chapeau en extérieur, sauf en cas d’EPI obligatoires, éventuellement une casquette aérée avec coque de protection intégrée.
- Inciter à la protection de la peau avec une crème solaire à indice adapté à la carnation : l’indice 50+ est recommandé pour un travail en extérieur. Le produit est à appliquer 15 à 20 minutes avant l’exposition au soleil, en quantité généreuse avec un renouvellement toutes les deux heures.
- Insister sur le port de lunettes de soleil en extérieur ou sur l’usage d’une visière de sécurité anti-UV.