L'homme est soumis aux rayonnements ionisants émis par la radioactivité naturelle (rayonnement cosmique, rayonnement issu des sols, radon...) et rayonnements ionisants produits par l’activité humaine.
Par leur énergie, les rayonnements α, β, X, ɣ ou neutrons pénètrent dans la matière et y produisent des effets "ionisants". Ils se différencient par leur portée dans l'air et leur pouvoir de pénétration. Certains matériaux sont susceptibles de les arrêter ou de les atténuer.
Les rayonnements ionisants sont invisibles, non perceptibles et susceptibles d'avoir des effets néfastes sur la santé, ce qui explique l'importance de s'en protéger. Les salariés des secteurs médical, industriel et nucléaire peuvent être exposés à des rayonnements ionisants dans leur activité professionnelle.
Les effets biologiques des rayonnements ionisants sur l'organisme dépendent de leur nature, de la dose reçue, de la durée d'exposition et du mode d'exposition (irradiation, contamination).
À noter : certains tissus et organes sont particulièrement radiosensibles (le cristallin, la thyroïde, les gonades, la mœlle osseuse…).
On distingue :
les effets aléatoires (plusieurs années après l'irradiation) : la probabilité de leur apparition augmente avec la dose. Les rayonnements ionisants sont classés "agents cancérogènes" (risques de leucémies, cancers des poumons, de la thyroïde, des voies digestives et urinaires) ;
les effets obligatoires : à partir d'un certain seuil d'irradiation. Leur gravité augmente avec la dose.
Exposition répétée et non protégée : risque de cataracte, radiodermite (notamment des mains).
Exposition accidentelle et massive : troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée), brûlure, nécrose, atteinte sanguine, décès.
Le respect des limites réglementaires d’exposition garantit l’absence de survenue des effets obligatoires.
L'employeur a l'obligation d'évaluer et de prévenir les risques dus aux rayonnements ionisants. Plusieurs types de mesures existent en fonction de la nature des expositions : dosimétrie ou mesures d'ambiance, dosimétrie ou mesures individuelles.
L'employeur doit respecter certaines obligations réglementaires :
désignation d'au moins un conseiller en radioprotection : soit "une personne compétente en radioprotection"(PCR), soit une personne morale "organisme compétent en radioprotection"(OCR)
zonage : délimitation et signalisation des zones de travail après avis de la PCR ou de l'OCR. L'accès à ces zones est réglementé.
Zone contrôlée : lieu où les travailleurs sont susceptibles de recevoir, dans les conditions habituelles de travail, une «dose efficace» (susceptible de provoquer des effets) supérieure à 6 mSv/an (Sv : sievert). Dosimétrie opérationnelle obligatoire pour toute personne intervenant en zone contrôlée pour s'assurer du respect des limites d'exposition.
Zone surveillée : lieu où les travailleurs sont susceptibles de recevoir, dans les conditions habituelles de travail, une dose efficace comprise entre 1 et 6 mSv/an.
Classement du personnel après avis du médecin du travail.
Catégorie A : travailleurs susceptibles de recevoir, dans les conditions habituelles de travail, une dose efficace supérieure à 6 mSv/an ou une dose équivalente supérieure à 150 mSv pour la peau et les extémités.
Catégorie B : tout autre travailleur susceptible de recevoir, dans les conditions habituelles de travail, une dose efficace supérieure à 1 mSv/an, une dose équivalente supérieure à 15 msSv pour le cristallin ou 50 mSv pour la peau et les extrémités.
Non exposés : travailleurs susceptibles de recevoir une dose efficace inférieure à 1 mSv/an en exposition globale.
Les salariés exposés aux rayonnements ionisants (catégories A et B) bénéficient d'un suivi individuel renforcé comprenant un examen médical d'aptitude avant leur entrée en fonction, puis un examen médical d'aptitude annuel pour les catégories A.
Les femmes enceintes, venant d'accoucher ou allaitantes et les apprentis de moins de 18 ans ne peuvent pas être affectés à des postes nécessitant un classement en catégorie A.
depuis la transposition de la directive Euratom la fiche d’exposition disparait et l'ensemble des risques doit être pris en compte dans le document unique.
Information obligatoire du personnel exposé.
Contrôle des installations, des sources et des postes de travail.
Respect des limites réglementaires d’exposition.
Votre équipe de santé au travail vous accompagne dans le repérage et l'évaluation des risques liés aux rayonnements ionisants ainsi que dans la mise en œuvre de mesures de prévention adaptées.
À noter : l'ACMS dispose d'une habilitation spécifique pour la surveillance médicale des salariés des entreprises intervenant dans des installations nucléaires de base (INB).
Association interprofessionnelle des Centres Médicaux et Sociaux de santé au travail de la région Île-de-France
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